Bienvenue au royaume des mes errances, en vous souhaitant d'être touché.

mercredi 20 janvier 2010

Elle reviendra ce soir

A l'aube du 575 ème jours de mon exil je compris que tous m'avaient oubliés. Perdu sur mon ile, entouré de brebis, je pleurais sur mon sort. Les falaises de ma prison me tenaient forcé au bagne, pas d'issus à mon enfermement, pas de repos pour ma peine. Sur mon cailloux perdu au large, je passais le temps en comptant les vagues qui fouettaient mon isolement. Pas un jour sans tempête, pas une nuit sans fantôme, la solitude rend fou, mon agonie ne porte pas de nom.
Elle vient me voir chaque fois que la pénombre se lève, elle entre sans frapper à ma cabane de fortune. Silencieuse elle s'approche de mon oreille et me parle de la mort. Elle aussi est venue sur cette ile, on l'y a débarquée parce qu'elle vivait vénale. Les hommes qui l'avaient chevauchée ne supportaient plus sont regard de braise, leurs miroirs de honte. « Sorcière périt sur ton rocher, lance vers la mer ton regard de braise, ne parle plus à personne que d'une voix morte résonnant dans le vent et crève de honte de nous avoir pris notre souffle. » Elle me parlait d'amour, et de haine, à l'oreille. Ses paroles me répétant les horreurs tombés dans les siennes, l'haleine chavirante d'étalons de fortune, le soldat qui ravine le peu de poids de son corps, fébrile. Je la plains d'être femme, et voudrais la saisir, pour à mon tour, entrer au sein de sa fragilité. Je me tourne, attrape mon oreille, lance partout mes mains, cherchant, avide, l'or perdu de sa vertu. Ah laisse moi tranquille ou laisse toi à moi, crois tu partager mon chagrin en me nourrissant de tes histoires satires? Ô soliloque de solitude infernale, laisse la partir la douleur qui me hante. De désir, elle tape mon tympan de fantômes érotiques, vicieuse. Je n'ai que ce morceau de bois pour parler de m'a peine, elle me fait peur, la pleine, si elle revient ce soir se sera pour en finir enfin.

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