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vendredi 22 janvier 2010

Le coffret d'ébène

Chap.5 La vie à la demeure avait un cours lancinant. Et tous trouvaient à Paul un air froid et rigide qu'il ne lui connaissait pas. Mais, la maisonnée tournait à plein régime et jamais les affaires n'avaient été aussi bonne pour les Morgensteïn. Le petit abbé faisait des miracles sous la tutelle de Paul.
Un événement vint cependant troubler la régie du domaine, Paul se remettant péniblement debout, se déplaçait encore dans le fauteuil roulant en bois de sa défunte grand mère. Un matin, s'habillant avec l'aide d'Antoine, il lui demanda de lui donner sa chevalière, il la portait peu mais cela faisait trois mois que sa grand mère était décédé, il avait pris l'habitude la mettre, en devoir de mémoire, chaque 21 du mois. Il l'avait rangé dans le coffret d'ébène et quand Antoine l'ouvra pour la prendre, elle ne s'y trouvait plus.
-Es tu bien sur Antoine? Regarde bien que diable!
-Oui Monsieur, la boite est vide Monsieur.
Stoïque, le garçon ne broncha pas mais un déclic s'était fait dans son esprit, devenant l'unique focalisation de ses pensées, le coffret, il devait lui révéler sa nature.
Ce n'est pas le hasard qui lui permit de comprendre de quoi il en retournait mais une intuition qui le poussait, toutes les nuits, à ouvrir la boite espérant en percer le mystère, il était sur de lui, c'était là qui avait avait rangé la bague. Un soir enfin, en renouvelant l'expérience, il la vit simplement posée au fond, là où il l'avait mise. Il pris la chevalière dans sa main, la soupesa, la tourna dans tous les sens et la reposa au fond de la boite, referma le couvercle. Et c'est pas ce simple geste qu'il découvrit de quoi il retournait, l'ivoire brilla un instant et la boite était de nouveau vide. Intrigué, il prit une feuille vierge, la déposa au fond du coffret, referma, et le phénomène repris. En l'ouvrant tous les soirs, il s'impatientait de la voir toujours vide, jusqu'à ce que, un mois plus tard jour pour jour, il y trouva un objet singulier, ce n'était ni la bague ni le papier mais une chose qui dépassait son entendement.

Chap.6 Le coffret contenait une feuille d'or sur laquelle on pouvait voir au centre, en bas relief, les armes des Morgensteïn. Plus de chevalière, plus de feuille blanche mais bien un mélange des deux objets. A partir de cet instant Paul compris qu'il détenait un artefact, une sorte de reliquaire aux pouvoirs immenses, en combinant plusieurs substances il pouvant obtenir des résultats extraordinaires, en associant diverses matière il fabriquerait de nouvelles inventions, il avait le pouvoir de créer. Son imagination s'enflamma, il appela Antoine, lui donna une liste de course et lui demanda d'aménager la cave du grand bûcher, il la voulait bien éclairée avec tout le mobilier de la salle d'étude, hormis la bibliothèque, à la place de laquelle il demanda de solides étagères de chêne.
-Vous avez une semaine. Et faîtes en sortes que je puisse y accéder seul et en fauteuil.
-Bien Monsieur.
Après cela il s'avança jusqu'au secrétaire de sa chambre, qu'il ne quittait pour ainsi dire plus depuis un mois, date à laquelle le médecin venue de la ville lui avait ordonné de ne plus marcher pour un temps, il prit sa plume et rédigea une commande d'ouvrages qu'il fit partir pour la capitale. Paul voulait apprendre, il avait la conviction que sa seule imagination ne pourrait suffire à exploiter les ressources du coffret, il voulait se repaitre de toute la science connue. En comparaison de la plupart, c'était déjà un homme d'érudition, car malgré son jeune age, sa grand mère, très stricte lorsqu'il s'agissait de son éducation, lui avait imposé une école de haute volée. A l'aide de brillants précepteurs venant des plus prestigieuses universités du pays, il savait le latin et un peu de grec, avait étudié Pascal et la physique, et continuait de recevoir des revues scientifique en tout genre pour se tenir informé des dernières avancées. Il commanda donc une série d'ouvrages portant sur les balbutiement de l'électricité, ainsi que d'autres traitant la biologie.
Chaque jour il descendait dans sa cave, devenue un véritable laboratoire, remplis d'appareil mystérieux aux formes surprenantes. Une grande table éclairée au milieu de la pièce qu'il utilisait pour ses dissections et reproduire les expériences de Galvani, sur le coté un bureau lui servait de poste de travail, proche des étagères de chêne qui se remplissaient des livres qu'il dévorait avec avidité, il y passait des heures à lire et griffonner des hypothèse sur les options que lui offrait le coffret.

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